Restockage insuffisant Prédominance des importations chinoises
Demande apparente d'acier / International : ArcelorMittal minore ses prévisions pour 2024
Des acheteurs durablement attentistes
Posté par : Gwenaëlle Le Louette 29.08.2024 à 10h18
ArcelorMittal a revu à la baisse ses prévisions relatives à la consommation apparente d’acier à l’échelle internationale pour 2024. Ces dernières, excluant la Chine, font état d’une progression de 2,5 à 3% sur un an, contre 3 à 4% précédemment. Une situation imputable à l’attitude attentiste des consommateurs, lesquels montrent peu d’empressement à reconstituer leurs stocks.
Repli de la demande réelle, absence de restockage en Europe et aux USA
De l’avis du numéro 1 mondial de l’acier, la demande réelle, tant sur les segments de l’automobile que des machines, s’est contractée en Europe. Les opérations de déstockage, lesquelles ont pesé sur la demande apparente en 2023, ne devraient toutefois plus être d’actualité cette année.
ArcelorMittal pronostique une croissance de 0 à 2% de la consommation apparente de produits plats en 2024, contre 2 à 4% initialement.
Aux Etats-Unis, où la demande réelle devrait rester atone en raison de l’impact décalé de la hausse des taux d’intérêt, un scénario similaire à celui attendu en Europe devrait se concrétiser, aucun déstockage n’étant escompté cette année.
Sur le continent américain, la consommation apparente de produits plats devrait croître de 1 à 3%, comparativement à 1,5-3,5%. La situation n’est guère plus réjouissante en Chine, les perspectives faisant mention d’un ralentissement de la croissance économique.
Chine : dépenses d’infrastructure insuffisantes
« En Chine, le soutien provenant de la demande liée aux dépenses d’infrastructure, trop restreint, n’a pas permis de compenser la faiblesse persistante du secteur immobilier, conjuguée à l’absence de mesures de relance majeures », a précisé ArcelorMittal.
Dans ce contexte, les perspectives portant sur la consommation chinoise d’acier devraient s’établir entre une baisse de 1% et une hausse de même ampleur, bien loin des prévisions initiales faisant ressortir une progression de 0 à 2%.
A l’échelle internationale, c’est l’Europe qui est confrontée aux plus gros défis, les secteurs consommateurs d’acier étant impactés par un contexte géopolitique instable, des taux d’inflation élevés, le resserrement monétaire ainsi que la robustesse des coûts des matières premières et de l’énergie.
Au premier semestre 2024, les expéditions d’acier effectuées par ArcelorMittal ont décliné de 5% en glissement annuel, à 27,3 M de t. Parallèlement, la production d’acier brut n’a pas fluctué, à 29,1 M de t.
Quant aux revenus, ils ont chuté de 12%, à 32,5 mds de $ (29 mds d’€) sur la période considérée. Le bénéfice net a, lui, plongé de 51% sur une base annuelle, à 1,44 mds de $ (1,3 mds d’€).
Hausse persistante des exportations chinoises
La multinationale déplore la faiblesse des prix de l’acier, lesquels s’établissent en deçà des coûts marginaux, tant en Europe, qu’aux Etats-Unis. Une situation imputable aux excédents de capacité observés en Chine se traduisant par un accroissement exponentiel des exportations originaires de ce pays.