

Produits longs IREPAS Virage protectionniste
Conférence IREPAS / produits longs : un marché vulnérable
Les incertitudes et les mesures protectionnistes plombent le marché
Posté par : Gwenaëlle Le Louette 06.05.2025 à 17h44
Jamais le marché des produits longs n’a été confronté à autant d’incertitudes, liées à une vague protectionniste venant s’ajouter aux nombreux défis déjà existants, a estimé Murat Cebecioglu, président d’IREPAS, l’association internationale des producteurs et exportateurs de rond à béton, lors de sa 92e réunion, qui s’est tenue à Athènes, du 27 au 29 avril derniers.
Selon les fournisseurs de produits longs, les droits de douane affectent durement les échanges commerciaux. Les exportations chinoises de produits longs, incluant les billettes, continuent de faire pression sur les prix internationaux, en raison de leurs coûts attractifs.
Les aciéries turques, pour leur part, accordent la priorité aux billettes par rapport aux ferrailles, plus onéreuses. Quant aux pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Bahreïn, Qatar, Émirats arabes unis et Oman), en proie à une surcapacité chronique et à une demande locale insuffisante, ils sont, eux, passés du statut d’importateur à celui d’exportateur.
Les fournisseurs de matières premières anticipent une année difficile alors que l’activité devrait amorcer un net ralentissement au second semestre 2025.
Hausse récente des prix du minerai de fer
Jens Björkman, président du comité représentant ces fournisseurs, a rappelé que le prix du minerai de fer a récemment augmenté à 100 $/t (88,3 €/t) cfr, contre 89 $/t (78,6 €/t) cfr en septembre dernier, sous l’effet d’une production accrue, fin 2024 et début 2025.
Ces prix pourraient reculer davantage si la Chine décidait, comme escompté, de réduire sa production d’acier, dans un contexte d’accroissement de l’offre en minerai de fer.
Les participants à la conférence ont estimé que le nouveau gouvernement allemand, investi ce mardi 6 mai, pourrait alléger une partie de la pression ressentie par les acteurs du marché, permettant éventuellement d’accroître la production d’acier.
Si la demande en ferrailles est relativement faible au sein de l’UE, les propositions de restrictions sur les exportations pourraient davantage peser sur l’industrie et compliquer les échanges commerciaux entre les fournisseurs de ferrailles et les aciéristes de la région.
Au cours des cinq à dix prochaines années, les aciéries devraient toutes se doter progressivement de des fours à arc électrique, ce qui devrait se traduire par une demande en ferrailles fluctuante. Toutefois, la transition énergétique ayant pris du retard en Europe, aucun basculement vers des installations à faible émission de carbone ne devrait être viable avant 2030, au plus tôt.
Le Canada et le Mexique dispensés de taxes?
Jens Björkman pense, d’autre part, que le Canada et le Mexique n’instaureront pas de droits de douane sur les exportations d’acier vers les Etats-Unis, car cela impacterait leur industrie, fortement tributaire des importations américaines.
Les négociants estiment, en revanche, qu’il y a peu à espérer en matière de relâchement côté américain, en atteste l’élargissement des mesures aux pays encore jusque-là épargnés.
F.D. Baysal, président du Comité des traders, relève, lui, que seules 18% des importations américaines d’acier proviennent de pays assujettis aux droits de douane, tandis que les 82% restantes émanent de pays exemptés de taxes.
Si, toutefois, des pays comme la Turquie et l’Egypte parviennent à tirer avantage de la situation, le marché international pâtira du ralentissement économique et de la faiblesse de la demande. En Europe, la baisse des quotas à l’importation a encore durci les conditions de marché.
Parallèlement, les pays exportateurs d'Asie du Sud-Est font des percées sur le marché européen, encouragés par les accords de libre-échange. Les négociants estiment que les niveaux d'exportation de la Chine et la pression qui en résulte resteront élevés.


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