

Réorientation de la production auto Fabrication d
Effort de défense / France : des industriels réorientent leur activité
Etude des synergies entre l'automobile et l'industrie de la défense
Posté par : Gwenaëlle Le Louette 17.03.2025 à 16h29
En France, des industriels de la métallurgie, sous-traitants des secteurs automobile ou ferroviaire en proie à des pertes financières, ont réorienté une partie de leur production vers les pièces d’acier destinées à la fabrication d’obus.
A la Commission européenne, le cabinet de Stéphane Séjourné, lequel explore de nouvelles pistes visant à financer l’industrie de l’armement, planche sur les synergies entre l’automobile et le secteur de la défense. En Belgique, le gouvernement n’exclut pas de demander à Audi, filiale de Volkswagen en difficulté, de transformer son usine bruxelloise en site de fabrication de véhicules militaires.
Moins de matière ferreuse dans les voitures électriques et hybrides
La filière automobile, en surcapacité, sollicite moins les fonderies, en raison de l’essor des véhicules électriques et hybrides. L’absence de bloc-moteur nécessite en effet moins de matière ferreuse dans les voitures. La fin prévue du moteur thermique en 2035, va assombrir davantage l’avenir des équipementiers.
« La fabrication d'obus ne se substituera jamais de manière significative à l'automobile, pilier de l’industrie européenne. Mais pour un sous-traitant fragilisé et disposant d'un outil de production performant, se tourner vers d'autres fournisseurs est plutôt astucieux », selon Vincent Charlet, économiste à la Fabrique de l’industrie.
A cet égard, Europlasma a confirmé qu’il se portait candidat à la reprise des Fonderies de Bretagne, produisant des pièces de moteurs en fonte. Si son offre est retenue, la société landaise envisage « de se diversifier dans le domaine de la défense afin de répondre à un enjeu de souveraineté nationale et à une demande croissante en Europe ».
En 2021, Europlasma a acheté les Forges de Tarbes, seul fabricant français de corps creux, l'enveloppe métallique des obus de 155 mm utilisés par les canons automoteurs français Caesar, massivement déployés sur le champ de bataille ukrainien contre la Russie.
L’Etat souhaite livrer 80 000 obus à l’Ukraine en 2025
Depuis le début des hostilités, en 2022, la France a livré 30 000 obus de ce type à Kiev, l'objectif étant d'en livrer 80 000 unités, cette année, a indiqué le ministère des Armées. Au total, « la France a triplé sa capacité de fabrication d'obus depuis trois ans », a souligné le ministère des Armées.
Quant à Valdunes, le dernier fabricant français de roues, d’axes et d’essieux ferroviaires, en redressement judiciaire fin 2023, il a également été repris par Europlasma, et partiellement reconverti sa production, en mai dernier, vers la fabrication de corps creux.
SKF France va développer de nouveaux chars
Pénalisé par le ralentissement de la filière automobile européenne, SKF, fabricant de roulements à billes suédois, ambitionne également d’orienter une partie de ses usines françaises vers le secteur de l’armement.
« L’un des projets clé de notre groupe vise à développer une nouvelle génération de chars, dans le cadre du programme d’armement franco-allemand MGCS », a indiqué Vincent Mégret, directeur de SKF France. Des appels d’offres sont attendus dans les mois à venir.
Le groupe souhaite réaliser 6% de son chiffre d’affaires dans la défense sur le territoire national en 2030, contre 4% actuellement.


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