

Energies renouvelables DRI
Perspectives / Italie : Federacciai table sur une fin d'année difficile
La crise énergétique va s'aggraver
Posté par : Gwenaëlle Le Louette 12.10.2022
Lors du salon Futura Expo, qui s’est récemment tenu à Brescia en Italie, Antonio Gozzi, le président de Federacciai, la fédération italienne de l’acier et également PDG de Duferco Italia Holding, a averti que les prochains mois s’annoncent particulièrement difficiles en raison de la crise durable de l’énergie, laquelle devrait s’intensifier pendant la période hivernale.
Le 5 octobre dernier, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a adressé un courrier aux Etats membres de l’UE, dans lequel elle présente sa proposition de mesures visant à faire face à la crise énergétique, notamment un plafonnement du prix des importations de gaz.
« Si les tarifs du gaz ont diminué ces dernières semaines, ils demeurent toujours trop élevés et ils impactent sévèrement les citoyens et l’économie en Europe », a écrit la présidente de la Commission.
Focus sur les énergies renouvelables
La flambée des coûts énergétiques conduit la filière sidérurgique italienne, désireuse de réduire son empreinte carbone, à investir massivement dans la production d’acier vert et les énergies renouvelables. Ces dernières fournissent environ 1500 à 2000 heures d’électricité par an alors que les besoins des aciéries s’élèvent à 8000 heures.
Federacciai a signé un accord avec Ansaldo Energia, le constructeur local de centrales électriques, en vue de réaliser une étude de faisabilité visant à importer de l’énergie nucléaire en provenance d’une usine basée en Slovénie.
« L’Italie, deuxième plus gros producteur d’acier en Europe après l’Allemagne, constitue une exception étant donné que 80% de sa production d’acier brut est produit via des fours électriques. Ceci induit que son acier est majoritairement vert et que l’industrie italienne requiert des volumes conséquents d’électricité et de ferrailles », selon Antonio Gozzi.
La production de DRI hors de l’Italie en 1ère ligne
En juillet dernier, plusieurs sociétés privées de la filière électrique, grosses consommatrices d’énergie, se sont associées dans un consortium en vue d’évaluer la possibilité d’investir dans la production de DRI (Direct Reduced Iron) à grande échelle dans des pays où les tarifs du gaz sont bien moindres qu’en Europe, à l’instar de l’Algérie, l’Egypte, La Lybie, Israël, les USA et Chypre.
Antonio Gozzi a expliqué qu’il n’était économiquement pas viable de produire du DRI en Italie en raison des coûts astronomiques du gaz. Les sidérurgistes italiens doivent néanmoins sécuriser des approvisionnements stables de DRI conformément à leur processus de décarbonation. Une décision quant à un investissement potentiel devrait être prise au début de l’année prochaine.
« Pour atteindre l’objectif de réduction d’émissions de CO2 fixé par la Commission, une partie de la production émanant des hauts-fourneaux / convertisseurs basiques à oxygène devrait être transformée en production d’acier par four à arc électrique », a expliqué Antonio Gozzi.
Une collaboration avec les partenaires européens s’impose
« Cette décision va peser sur les disponibilités en ferrailles, raison pour laquelle nous devons collaborer avec les partenaires européens en vue de conserver les matières premières clés, notamment les ferrailles, à l’intérieur de nos frontières», a ajouté le président de Federacciai.
D’après des données publiées par Eurostat le pays a importé 6 M de t de ferrailles originaires des autres pays européens en 2021. Quant aux exportations italiennes, elles ont totalisé 600 000 t l’an dernier. En Europe, 49 M de t de ferrailles ont été exportées et 37 M de t importées sur la période considérée.


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