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Automobile / UE : des quotas d'acier vert bientôt imposés ?
La Commission souhaite créer un marché pilote sur l'acier bas carbone
Posté par : Gwenaëlle Le Louette 17.10.2024 à 11h05
Ursula von der Leyen, réélue à la tête de la Commission européenne, souhaite créer un marché pilote sur l’acier bas carbone. La présidente de la Commission souhaite proposer « un nouveau Pacte pour une industrie propre au cours des premiers 100 jours » de son nouveau mandat.
Ce pacte est destiné à orienter « les investissements vers les infrastructures et l’industrie, en particulier les secteurs à forte intensité énergétique. » La présidente de la Commission a annoncé vouloir créer des marchés pilotes au sein de tous les secteurs, notamment celui de l’acier décarboné.
L’objectif est d’accélérer la planification, les appels d’offres et les autorisations. Eurofer, l’association européenne de l’acier, a ainsi proposé d’instaurer des quotas minimum d'acier dans la production automobile et ce, via l’instauration d’une nouvelle réglementation européenne.
Le secteur auto consomme 17% de l’acier en Europe
Avec une part constituant 17 % de la consommation d’acier en Europe, la filière automobile pourrait en effet créer une demande en acier bas carbone. Cette proposition a suscité la désapprobation d’ACEA, l’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles, alors que se tient, tout au long de cette semaine à Paris, la 90ème édition du salon mondial de l’automobile.
L’industrie automobile allemande, estime, elle, que le problème ne provient pas d’un manque de demande en acier vert, mais, au contraire, d’un déficit d’offre. Un avis que ne partage pas T&E, la fédération européenne pour le transport et l'environnement.
La production d’acier vert pourrait atteindre 172 M de t d’ici 2030
Se référant à une étude initiée par la société de conseils britannique Ricardo, T&E estime en effet que « l’UE sera en mesure de produire jusqu’à 172 M de t d’acier bas-carbone par an d’ici 2030. Des volumes largement suffisants pour répondre à la demande totale d’acier du secteur automobile, lequel a consommé 36 M de t en 2022.
« Il ressort également de cette étude que la diminution du poids des véhicules réduira l’utilisation de l’acier dans la filière au cours de la prochaine décennie », a précisé la fédération européenne.
L’utilisation d’acier propre n’impliquerait pas de surcoût significatif
D’après les simulations réalisées par la société Ricardo, l’intégration de 40 % d’acier produit via de l’hydrogène vert, des fours à arc électrique ou des ferrailles recyclées n’entraînerait pas un surcoût supérieur à 57 € par voiture en 2030, par rapport à l’utilisation d'acier conventionnel issu des hauts-fourneaux.
Réaliser l’objectif de 100 % d’acier décarboné à l’horizon 2040, verrait ce surcoût diminuer à 8 €. Une situation attribuable à la tarification du CO2, conjuguée à la contraction des coûts de production de l’acier vert.
Plusieurs constructeurs se sont déjà fixés des objectifs visant à incorporer plus d’acier vert dans la fabrication de leurs véhicules. Volvo s’est ainsi engagé à utiliser 25 % d’acier recyclé d’ici à 2025, tandis que BMW prévoit d’en employer 50 % d’ici à 2030.


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