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Exportations d'acier / International : la Chine conforte sa place de leader

La Chine produit 50% de l'acier à l'échelle internationale

Posté par : Gwenaëlle Le Louette 12.10.2023

De l’avis de Matthew Watkins, analyste au CRU, la Chine devrait rester un exportateur d’acier clé, à la faveur de la guerre en Ukraine et des sanctions commerciales à l’encontre de la Russie.

 « Les producteurs chinois exportent des tonnages d’acier conséquents, non seulement à destination de la Turquie, depuis la survenue du séisme en février dernier, mais aussi vers le reste du monde », a commenté l’analyste lors de la conférence Eurometal Nordics qui s’est tenue la semaine dernière à Copenhague.

« Les expéditions chinoises vers l’étranger sont particulièrement robustes cette année», a observé l’analyste britannique.

« La Chine produit 50% de l’acier à l’échelle internationale, ce qui lui confère une position de puissance économique et commerciale. Lorsqu’un événement se produit en Chine, l’Europe est immédiatement impactée, en termes d’expéditions d’acier et d’évolutions des coûts des matières premières », selon Jaap Jan Aardenburg, directeur marketing chez Tata Steel.

Selon ce dernier, les exportations sont guidées par trois éléments : le degré d’attractivité du marché de destination, la faiblesse de la demande domestique et enfin, le degré de compétitivité de la marchandise.

Le conflit en Ukraine a conduit l’Europe à importer davantage d’acier asiatique

« Après la pandémie, en raison du déclenchement du conflit en Ukraine, l’Europe a commencé à se procurer des volumes d’acier nettement plus importants auprès d’autres pays asiatiques, à l’instar du Japon, du Vietnam, ou de la Thaïlande, entre autres », a précisé Matthew Watkins.

« Le système de quotas imposé par la Commission européenne n’a pas été mis en place pour faire face à cette tendance. Produire de l’acier en Europe n’est pas une activité rentable en ce moment ».

« Ce ne sont pas les importations originaires de pays hors de l’UE qui mettent en péril la filière sidérurgique européenne, mais plutôt les prix des émissions de C02, lesquels se sont accrus, et exercent une influence croissante sur le marché », a poursuivi l’analyste.

Les exportations chinoises bientôt supplantées par celles issues d’Inde ?

Ce dernier a mis en exergue le fait que, « dans un avenir proche, la Chine confortera son rôle d’exportateur majeur, et pas seulement vers l’Europe. Quoiqu’il en soit, la production du géant asiatique devrait se contracter sur fond d’affaiblissement de la demande domestique, conjugué aux mesures instaurées par le gouvernement visant à réduire la production en raison des émissions de C02 ».

En effet, dès ce dernier trimestre, conformément à la décision des autorités chinoises, des coupes de production devraient voir le jour. Une situation imputable au renchérissement des coûts des matières premières, combiné à la bonne tenue des stocks de produits plats.

Pas d’effet immédiat sur la production

D’après Macquarie, l’impact des réductions de production mettra du temps à se faire sentir, les prévisions faisant état d’un accroissement de 1%, sur un an, de la production d’acier brut en 2024.

Quant à la demande locale, elle devrait progresser de 2,1%, sur fond de redressement du secteur de la construction, avec une hausse potentielle des ventes immobilières. Toutefois, la faiblesse des exportations de produits finis en acier et produits manufacturés va partiellement neutraliser cette hausse.

« A rebours de cette tendance baissière, l’Inde verra, elle, ses exportations croître grâce un programme visant à doper sa production d’acier », a conclu l’analyste.