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Filière de l'acier / UE : sombres perspectives
Inquiétudes du patron d'ArcelorMittal France et d'Assofermet
Posté par : Gwenaëlle Le Louette 04.02.2025 à 08h56
Alain Le Grix de la Salle, président d’ArcelorMittal France depuis trois mois, se montre très préoccupé par la crise de l’acier en Europe, les aciéries de la région étant pénalisées par la flambée de l’énergie, conjuguée à la surproduction chinoise d’acier, l’afflux d’importations à bas coût et la faiblesse de la demande locale.
"Une crise grave et profonde", selon le patron d'ArcelorMittal France
«Tous les sites européens sont à risque de fermeture en 2025, si rien n'est fait pour protéger la sidérurgie européenne », a déclaré Alain Le Grix de la Salle, lors d'une audition parlementaire mercredi 22 janvier, à Paris. « La sidérurgie en Europe, et donc, en France, est plongée dans une crise profonde et grave. Les surcapacités mondiales sont un phénomène structurel qui va durer. Elles représentent 550 à 600 M de t de production annuelle, soit 4 à 5 fois la production européenne. La Chine, a exporté 100 à 120 M de t en 2024, soit l’équivalent de toute la consommation européenne», a-t-il déclaré.
Le dirigeant français ne s’oppose pas aux importations, mais considère que l’Europe doit défendre ses intérêts face à la Chine et aux États-Unis, qui vont protéger leur marché par tous les moyens. De fait, Donald Trump, fraîchement investi, a réitéré la menace d’augmentation des droits de douanes.
Les inquiétudes du patron d’ArcelorMittal France sont légitimes, des dizaines de milliers d’emplois étant sur la sellette à l’échelle européenne. Ainsi, le groupe allemand Thyssenkrupp, prévoit de supprimer 11.000 postes d’ici 2030, soit 40% de ses effectifs.
Dans l’Hexagone, ArcelorMittal doit fermer, d’ici le printemps, ses usines de Denain (Nord) et Reims (Marne). Quelque 135 postes sont concernés, ainsi qu’une trentaine sur les sites de Strasbourg et Valence. C’est sans compter l’abandon des projets d’investissements, totalisant près de 2 mds d’€, dédiés à la décarbonation de l’aciérie de Dunkerque.
Inquiétudes d’Assofermet
Assofermet, l’association des distributeurs d’acier italiens, a aussi exprimé ses préoccupations dans une note, selon laquelle le ralentissement du marché survenu avant les arrêts de production opérés fin 2024 a persisté tout au long du mois de janvier.
En Asie, malgré la faiblesse du marché chinois l’an dernier, rares ont été les aciéries à avoir suspendu leur production. En novembre, l’Inde a même produit des volumes supérieurs de 5,8% à ceux de novembre 2023. De tels niveaux de production constituent une source d’inquiétude clé pour le marché mondial de l’acier, inondé par des importations à bas coût.
En réponse au renchérissement des coûts de production, les aciéristes européens ont, eux, annoncé des augmentations sur les tarifs des produits plats et longs et ce, malgré l’atonie durable de la demande, notamment en provenance des secteurs de l’électroménager et de l’automobile.
Repli temporaire des importations des pays tiers
La baisse de l’intérêt pour les importations issues des pays tiers, imputable à l’instauration de quotas de sauvegarde, de mesures anti-dumping et antisubventions, a favorisé la hausse récente des prix européens des coils.
Les acteurs du marché surveillent attentivement les premières actions du nouveau président américain, Donald Trump. Ce dernier a fait part, à plusieurs reprises, de ses intentions de renforcer les barrières douanières en vue de protéger le marché local.
« Le spectre de nouvelles taxes américaines va peser lourdement sur les perspectives de ce premier trimestre. En outre, l’intérêt est vif quant au sort de d’Acciaierie d’Italia, pour laquelle les commissaires mandatés par l’Etat ont tout récemment reçu des propositions d’achat de groupes étrangers et de consortiums nationaux », précise la note d’Assofermet.


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