

Défense Production de tôles fortes et d
Plan de réarmement / Europe impact limité sur le marché de l'acier
Le secteur de la défense est devenu un sujet d'actualité brûlant
Posté par : Gwenaëlle Le Louette 13.05.2025 à 18h08
Le secteur européen de la défense a vu sa consommation d’acier progresser depuis que Donald Trump a brandi la menace de faire sortir les Etats-Unis de l’OTAN, à moins que l’UE n’augmente ses dépenses militaires.
Avant son investiture, Friedrich Merz, le chancelier allemand, avait affiché comme « priorité absolue » le renforcement de la défense européenne afin que l’Europe atteigne « progressivement son indépendance vis-à-vis des États-Unis ».
Bien que certains producteurs d’acier, notamment de tôles, soient en mesure de générer des ventes supplémentaires grâce à l’industrie de la l’armement, l’effet restera marginal sur le marché international des tôles, estime un expert.
« La capacité européenne de production de tôles par laminage réversible avoisine 10 M de t, et moins de 1 % de ces tonnages sont destinés à l’industrie de l’armement. Même si les ventes dans ce secteur augmentaient de 50 %, cela n’aurait qu’un impact très limité sur le marché de l’acier dans son ensemble », a précisé le spécialiste.
De l’avis de ce dernier, au vu des tensions géopolitiques croissantes, le secteur de la défense est devenu un sujet d’actualité brûlant « que les groupes sidérurgiques européens aiment mentionner, et que d’autres aiment entendre. Ceci pourrait aussi des entreprises cotées en bourse ».
Les groupes allemands bien implantés dans l’armement
L’Allemand Klöckner & Co s’est félicité de l’acquisition récente d’Ambo-Stahl, un transformateur d’aciers haute résistance et d’aciers traités contre l’usure, la qualifiant d’expansion significative de son portefeuille pour les besoins de sa clientèle de l’industrie de l’armement.
« Nous disposons d’une gamme d’aciers étendue destinés à des fins de sécurité », a déclaré Gunnar Gröbler, le pdg de Salzgitter. Ce dernier a mis en place un groupe de travail visant à coordonner ses actions dans le domaine de la défense.
La société allemande a par ailleurs lancé une nouvelle gamme d’aciers, concernant principalement son unité de tubes et de tôles fortes et sa filiale de distribution de tôles, Universal.
Quant à Rheinmetall, le numéro un allemand de l'armement, il a signé un accord avec Lockheed Martin, le spécialiste américain des technologies de défense, en vue de construire un site de production de missiles et de roquettes en Allemagne.
Le partenariat prévoit d'établir un centre européen d'excellence pour la production et distribution de différents missiles et roquettes. D’après un porte-parole du groupe américain, l’accord va créer des emplois à la fois aux Etats-Unis et en Europe.
Cette annonce impliquant un géant américain du secteur va cependant à l’encontre des déclarations politiques appelant à une Europe souveraine en matière de défense.
La production d’ArcelorMittal restreinte sur le plan militaire
Quant à ArcelorMittal, il reconnaît, disposer « d’usines en Europe en mesure de fabriquer des aciers qui contribuent à la défense européenne ». Le groupe a néanmoins précisé que les volumes concernés ne représentent pas plus de 0,1 % de sa production totale.
Une source basée auprès d’un important fournisseur de métaux pour la défense a toutefois souligné que le géant de l’acier « n’apparaît plus dans les listes des producteurs agréés par la plupart des entreprises de défense ».
« La question de la préférence nationale ou européenne concernant l’approvisionnement en acier des industries de défense se pose légitimement », estime Patrice Geoffron, directeur du centre de géopolitique de l’énergie et des matières premières (CGEMP).
« Le ministère des Armées peut en effet exiger que certains composants sensibles soient produits sur le territoire national pour des raisons de sécurité d’approvisionnement », a précisé l’économiste.


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