Plongeon des ventes de rond à béton allemand
Rond à béton / Allemagne : les Allemands convoitent le marché polonais
La filière de la construction enlisée dans une crise profonde
Posté par : Gwenaëlle Le Louette 02.09.2024 à 14h45
Outre-Rhin, les ventes de rond à béton continuent de se détériorer, sur fond de crise durable de la filière de la construction. La situation étant bien moins préoccupante en Pologne, le pays voisin est désormais devenu attractif pour certains fournisseurs allemands et italiens.
Ainsi, des usines implantées dans l’est de l’Allemagne, majoritairement détenues par des aciéristes italiens, tirent mieux leur épingle du jeu en Pologne que sur leur marché domestique.
Dans son dernier rapport annuel, la direction du groupe transalpin Feralpi s’est en effet félicitée de l’amélioration significative de ses résultats en Pologne l’an dernier, alors que, dans le même temps, ses revenus avaient chuté en Italie et en Allemagne.
Le rond à béton à 620 €/t livré
En Allemagne, les prix de base du rond à béton BST 500S 12 mm n’ont pas fluctué tout au long de la période estivale ; ils s’établissent sous les 360 €/t. En incluant la valeur fixe de l’extra s’élevant à 260 €/t, on obtient un prix livré de 620 €/t, voire moins dans certains cas.
Même si certaines sources ont fait état d’offres majorées jusqu’à 650 €/t livré, ceci ne s’est pas généralisé lors de la finalisation des contrats les plus récents, remontant à la mi-août.
Toutefois, si les producteurs est-allemands tirent profit de la vigueur relative du segment polonais de la construction, cette situation pénalise l’activité du rond à béton outre-Rhin. De fait, l’amélioration de l’environnement de marché incite de nombreux travailleurs immigrés polonais travaillant en Allemagne à retourner dans leur pays.
Les ouvriers polonais préfèrent retourner travailler dans leur pays
« Pour les ouvriers polonais, il n’est pas rentable de travailler en Allemagne, où les salaires ne sont pas beaucoup plus élevés que dans leur pays d’origine. Nous continuons à perdre des employés polonais, tant pour des raisons financières, que familiales. Il devient donc de plus en plus difficile d’attirer des ouvriers qualifiés sur notre territoire », a commenté le dirigeant du groupe Atterer, spécialisé dans le pliage de l’acier.
Selon le responsable de la société, le zloty, la devise polonaise, a bondi de 10% face à l’euro depuis 2023. Ceci implique une perte de 10% du pouvoir d’achat des ouvriers polonais travaillant en Allemagne lorsqu’ils reviennent dans leur pays. C’est sans compter le niveau élevé du coût de la vie et du carburant, entre autres, qui les incite pas à rester en Allemagne.