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Rond à béton / Italie-France : vif désintérêt des acheteurs

Des prix orientés à la baisse

Posté par : Gwenaëlle Le Louette 05.03.2024

De l’autre côté des Alpes, les prix du rond à béton ont consolidé leur repli, à 590-600 €/t départ usine, ce qui représente un tassement de 10 €/t sur une semaine. Si certains aciéristes soumettent des offres officielles à 360-370 €/t départ usine, certaines commandes, s’appliquant à des volumes restreints, sont finalisées à 330-340 €/t départ usine.

Italie : une nouvelle baisse escomptée en mars

La demande est faible sur le territoire italien en raison des incertitudes pesant sur le marché. Les  clients, dans l’attente d’un repli des prix, tardent à se manifester. Quant aux fournisseurs, ils souhaitent instaurer des hausses. Dans le sillage des autres catégories de produits longs, dont les ventes restent léthargiques, les prix de transaction du rond à béton transalpin devraient s’essouffler le mois prochain.

Une source a mis en exergue le fait que les coûts de production s’établissaient globalement aux niveaux observés avant le déclenchement du conflit en Ukraine. La majorité des usines transalpines sont réticentes à proposer leur marchandise en Europe. De fait, elles ont besoin de temps pour fixer les prix s’appliquant à une livraison mars.

Ainsi, à l’export, seule une usine italienne a soumis une offre à 590 €/t départ usine vers l’Europe centrale pour une livraison rapide. Cette dernière a fait état d’une léthargie de la demande émanant d'Allemagne et d'Autriche, des acheteurs de longue date.

En fin de semaine dernière, un contrat portant sur la vente de 2000 t de rond à béton au départ de l’Italie vers la Grèce a été scellé à 600 €/t fob. Cette semaine, le prix cible atteint 600-610 €/t fob, contre 615-620 €/t fob à la mi-février.      

France : une consommation atone

Même scénario baissier en France, où les prix ont  affiché un modeste repli par rapport à début février, à 620-630 €/t livré.

Quoiqu’il en soit, le principal sujet de préoccupation des acheteurs et vendeurs concerne l’atonie de la consommation, conjuguée au repli sur un an du chiffre d’affaires, tout au long de la chaîne de valeur.

A l’instar du mois dernier, les observateurs du secteur font état du manque d’empressement des clients à reconstituer leurs stocks. De fait, les consommateurs qui avaient pour habitude de réserver des commandes de dizaines de milliers de tonnes, ne se procurent désormais que quelques centaines de tonnes par mois.

Même constat pour les groupes d’acheteurs locaux, lesquels font mention de réservations moindres qu’à l’accoutumée, en raison d’une visibilité limitée sur le marché. Ils continuent à s’approvisionner auprès d’autres fournisseurs de l’UE, dont certains soumettent des offres plus attractives que celles proposées sur le territoire national.

Léthargie du secteur de la construction

En France, comme ailleurs en Europe, les ventes de l’intégralité de la gamme de produits longs sont impactées par la stagnation du secteur de la construction privée et la faiblesse de la croissance économique. Pour le moment, les fabricants de produits longs n’ont pas encore programmé d’arrêts de production.

Toutefois, d’après certains acteurs du secteur, si les commandes de rond à béton ne parviennent pas à se redresser, des arrêts s’imposeront en vue d’atteindre un meilleur équilibre entre l’offre et la demande.

Au regard du niveau durablement élevé des coûts de transformation et de ceux de l’énergie, il n’est pas rentable pour les usines françaises de continuer à produire et vendre des tonnages aussi restreints.