

Federacciai Plan d
Décarbonation de la filière / UE : des objectifs inatteignables selon A. Gozzi
Le plan d'acier de l'UE ne propose aucune solution concrète pour résoudre les problèmes du secteur
Posté par : Gwenaëlle Le Louette 20.05.2025 à 17h54
Antonio Gozzi, président de Federacciai, l’association représentant les sidérurgistes italiens, a exprimé son inquiétude concernant le plan d’action récemment dévoilé par la Commission européenne. Le patron de l’association transalpine considère, en effet, que ce programme ne propose aucune solution concrète de nature à résoudre les défis cruciaux auxquels est confrontée la filière sidérurgique européenne.
Il n’offre aucune stratégie viable pour répondre aux problèmes liés aux prix de l’énergie, si ce n’est de recommander aux États membres de l’UE de réduire les taux d’imposition sur l’énergie, a-t-il indiqué lors de son intervention au salon Made in Steel, qui s’est tenu à Milan.
De l’avis d’Antonio Gozzi, la Commission européenne crée des disparités en matière de compétitivité entre les États membres, ce qui semble nuire au concept d’un marché européen unifié, a-t-il ajouté.
Le dirigeant transalpin considère que la seule solution visant à remédier rapidement aux prix élevés de l’énergie dans certains pays de l’UE consiste à relever les défis posés par le système d’échange de quotas d’émission (cf p2). Les prix des quotas d’émissions se traduisent par une hausse de 25 à 30 € par mégawattheure des coûts de l’électricité.
Les sidérurgistes transalpins sont les « champions européens de la décarbonation et de l’économie circulaire », ils s’acquittent néanmoins des prix de l’énergie les plus élevés d’Europe. Federacciai s’est associée avec les fournisseurs d’électricité italien Edison et français EDF en vue de promouvoir l’utilisation de l’énergie nucléaire dans le secteur italien de l’acier. L’objectif de ce partenariat est de décrocher un contrat à long terme pour accélérer la décarbonation du secteur.
La décarbonation : mission impossible?
« Le secteur de l’industrie doit élever la voix afin de protéger ses intérêts au sein de l’Europe, sinon, il est peu probable qu’un changement significatif ne se produise. Nous devons admettre que les objectifs de décarbonation sont inatteignables et que, jusqu’à présent, les moyens mis en oeuvre pour atteindre une production zéro carbone ont échoué », a déclaré Gozzi.
Les sidérurgistes européens tentent d’obtenir l’interdiction d’exporter 18 M de t de ferrailles chaque année. Ces dernières quittent l’UE depuis le port d’Anvers, leur principal point de départ.
« Cela fait onze ans que nous poursuivons nos discussions concernant l’instauration d’un droit sur les ferrailles, équivalent à celui payé sur le CO2, . La matière première est dirigée vers des pays exclus des protocoles d’échange de quotas d’émission, leur donnant un avantage compétitif déloyal par rapport à nous. Le Parlement européen a validé notre proposition, mais lorsque nous sommes revenus à la Commission, les Allemands l’ont bloquée », a déploré Gozzi.
La classification de l’acier vert à revoir
La classification de l’acier vert constitue un autre cheval de bataille pour les sidérurgistes. La Commission européenne ne fait pas de distinction entre l’acier vert produit à partir des hauts-fourneaux et celui produit par le procédé du four électrique.
D’après Antonio Gozzi, en faveur d’un changement, cette classification doit refléter plus précisément les émissions réelles liées à la production d’acier par chacun de ces deux procédés.
Le système d’échange de quotas d’émission constitue le principal instrument dont dispose l’UE pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Il met en place en limitation des gaz à émettre et un marché du carbone permettant à chaque entreprise d’acheter ou de vendre des quotas d’émission.


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