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Hauts-fourneaux gaz électricité

Filière hauts-fourneaux / Allemagne : les aciéries en proie à un dilemme

Les tarifs de l'électricité à des pics outre-Rhin

Posté par : Gwenaëlle Le Louette 01.02.2023

En fin d’année dernière, de nombreux aciéristes européens ont décidé de mettre en sommeil leurs hauts-fourneaux en réaction à la faiblesse de la demande et ce, alors que ces derniers produisent de la fonte brute tout en générant de l’électricité.

Les clients allemands déplorent les tarifs exorbitants de l’électricité, lesquels ont amorcé un bond à l’automne 2021, avant d’exploser suite le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Actuellement, l’électricité auto-produite issue des effluents de gaz des hauts-fourneaux est plus précieuse que jamais auparavant. Outre-Rhin, l’arrêt des hauts-fourneaux reste limité par rapport aux pays voisins.

Seul ArcelorMittal Bremen a pris la décision de suspendre la production de fonte brute de l’un de ses hauts-fourneaux. « Nous envisageons de réduire notre production, mais souhaitons pouvoir produire de l’électricité grâce au maintien en service des 2 hauts-fourneaux du site », a commenté un porte-parole de la société. 

En revanche, ArcelorMittal a décidé de fermer ses lignes de production de son usine de DRI (Direct Reduced Iron- minerai de fer préréduit), à Hambourg. 

Pas de fermetures « actives » chez Salzgitter

Si Salzgitter n’a pas non plus effectué de fermetures « actives », il a reporté le redémarrage prévu de l’un de ses hauts-fourneaux mis en sommeil deux ans auparavant.

Le groupe juge la production d’électricité comme étant secondaire par rapport à celle de fonte brute, laquelle constitue la fonction principale du haut-fourneau.

L’enjeu le plus critique est de déterminer si les arrêts et redémarrages risquent d’endommager les hauts-fourneaux. Des décisions difficiles à prendre dans la mesure où le processus d’acier en fusion à feux continu est long et complexe à relancer après un arrêt.

ThyssenKrupp privilégie la sécurisation des livraisons

Quant à ThyssenKrupp,  estimant que « la priorité absolue est de garantir  la continuité de l’approvisionnement des produits à nos clients », il a décidé de ne pas arrêté ses hauts-fourneaux.

Les aciéries basées dans la Sarre, à l’instar de Dillinger et Saarstahl, ont continué à produire conjointement de la fonte brute, mais à une échelle moindre, ce qui a ainsi réduit l’auto-approvisionnement du groupe en électricité. Rogesa, une filiale commune des deux entreprises sarroises, exploite deux hauts-fourneaux.                   

La consommation électrique du groupe n’a néanmoins pas diminué dans les mêmes proportions, ce qui induit que « les achats externes d’électricité ont progressé de façon significative, et ce, au moment où les prix flambent », d’après Dillinger. 

D’après Andreas Schneider analyste chez Stahlmarkt-Consult, novembre s’est révélé le mois le plus mauvais de 2022 pour la production issue des hauts-fourneaux.

Toutefois, les volumes observés à cette période étaient bien supérieurs à ceux enregistrés lors du creux de 2020, à savoir 1,5 M de t. Si au plus fort de la crise sanitaire, l’activité  sidérurgique était paralysée outre-Rhin,  seul un haut-fourneau était à l’arrêt en novembre dernier. 

 

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