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Industrie automobile-véhicules électriques

Industrie automobile : une mutation s'impose

Posté par : Gwenaëlle Le Louette 24.06.2020

Fitch Solutions table sur une contraction de 11,5% sur un an de la production mondiale d’automobiles cette année suite aux mesures restrictives imposées dans le cadre de la pandémie conjuguées aux ruptures de la chaîne d’approvisionnement. L’industrie automobile est davantage impactée par la crise sanitaire actuelle qu’elle ne l’avait été par la crise financière de 2008/2009.

Anna-Maria Baisden, responsable de recherche de la division automobile chez Fitch Solutions, corrobore ce constat : « lors du krach financier, l’industrie avait continué à opérer, permettant ainsi aux usines de produire et aux négociants de vendre leurs produits ».

Pas de reprise avant 2022?

« Le tableau est désormais bien plus sombre. En effet, selon nos estimations, le recul devrait être deux fois plus marqué que lors de la crise financière de la fin des années 2000 », a ajouté l’experte. Une seconde vague de l’épidémie pourrait différer la reprise à 2022 plutôt qu’en 2021 comme anticipé actuellement.

Au cours des dernières années, les constructeurs automobiles ont investi massivement dans les véhicules électriques (VE) et autonomes. Leurs efforts n’ayant pas encore généré un retour sur investissement, leurs revenus s’en trouvent davantage affaiblis. Une situation laissant présager d’un contexte opérationnel particulièrement difficile pour ces constructeurs durant la période 2020-2021.

Les véhicules électriques, plus propres que les véhicules essence ou diesel, vont toutefois tirer profit des problèmes de pollution liés au Covid-19, un virus  entraînant des difficultés respiratoires. Les clients du secteur automobile se montrent de plus en plus prudents vis-à-vis du changement climatique et de leur empreinte carbone post-Covid.

C’est ainsi que les gouvernements vont promouvoir l’utilisation des véhicules électriques, dépourvus d’émissions d’échappement et contribuant à la réduction de CO2 et de NO2 (dioxyde d’azote).

Focus sur la production de véhicules électriques

Les VE seront au cœur du processus de reprise de la production à divers titres : ils nécessitent plus d’automatisation et de main-d’œuvre, sont moins coûteux en valeur nominale et plus viables commercialement pour les constructeurs automobiles.

En outre, l’accélération de la production des véhicules électriques  coïncide avec la nécessité de réduire les émissions du parc automobile à l’échelle européenne. Cette catégorie de véhicules requiert finalement moins de composants et repose sur une chaîne d’approvisionnement moins complexe.

Sous l’effet de la pandémie, « les constructeurs automobiles vont se focaliser de plus en plus sur la diversification de sources d’approvisionnement provenant en dehors de la Chine », a commenté Joshua Cobb, analyste chez Fitch Solutions.

Relocalisation des sites de production

Il ne faut pas s’attendre à un exode de grande ampleur, mais les constructeurs vont chercher à réduire leur capacité en Chine et donc, favoriser la relocalisation de leurs sites automobiles à proximité de leurs marchés primaires.

« Néanmoins, aucun marché n’est en mesure de rivaliser avec la Chine en termes de capacité de production. Si l’Inde s’en approche concernant les coûts de main d’œuvre, ce pays doit toutefois développer le secteur automobile en vue d’absorber la capacité provenant de Chine », a ajouté l’analyste.

Le Maroc, où les constructeurs automobiles français, à l’instar des groupes  PSA et Renault, ont implanté de longue date des sites de production, pourrait également tirer profit de la désaffection des opérateurs vis-à-vis de la Chine et de l’Algérie, des régions où les risques opérationnels augmentent.                            

 

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