Filière automobile FIEV Nécessité de prendre des actions concrètes

Automobile / Europe : les équipementiers à la peine

La filière pénalisée par de nombreux facteurs

Posté par : Gwenaëlle Le Louette 22.04.2025 à 17h44

La filière automobile française est soumise à de nombreuses contraintes liées à divers facteurs, à l'instar des réglementations environnementales strictes imposées par Bruxelles, des objectifs ambitieux en matière de transition énergétique, d'une perte de compétitivité, et de l'imposition probable,  par les Etats-Unis, de droits de douane de 25 % sur les importations à compter du 14 juillet prochain. 

Selon l’Organisation internationale des constructeurs automobiles (OICA), en 2024, la production française de voitures particulières et de véhicules utilitaires légers (VUL) a chuté de 10 %  en rythme annuel.

La production de voitures particulières en repli de 11% par rapport à 2024

Les constructeurs français ont produit  910 243 voitures particulières l'an dernier, ce qui constituait  un repli de 11 % comparativement à 2023. Quant à la production de VUL, elle s'est contractée de 7 %, à 447 458 unités. Au total, 1 357 701 véhicules ont été produits en 2024, comparé à 1 505 079 un an plus tôt. 

La FIEV, Fédération des industries des équipements pour véhicules, juge la situation préoccupante, en France comme en Europe. La production nationale, tombée à 1,3 M de 

véhicules en 2024, représente une chute de 63 % par rapport à 2002 et de 38 % comparé à 2020, a alerté le président de la FIEV, Jean-Louis Pech, lors d’une audition au Sénat.  

D’après une enquête réalisée en mars auprès des  membres de la fédération, la majorité d’entre eux considère que, suite à l’annonce relative aux taxes américaines, les constructeurs européens devraient s'approvisionner en composants moins coûteux auprès de fournisseurs implantés hors de l'UE.

Près de 7300 emplois supprimés depuis janvier 2024

L'an dernier, les fabricants  européens de composants automobiles, ont vu les emplois chuter à 56000 postes, soit une baisse de 17% par rapport à 2019, avant la crise sanitaire. Depuis janvier 2024, près de 7300 emplois ont été supprimés ou   sont menacés de l’être, en raison de restructurations ou de fermetures de sites.

En Europe, 42% des fournisseurs prévoient de fonctionner à perte cette année, selon la FIEV. Une situation particulièrement alarmante puisqu’ils représentent 8% du PIB européen, avec 13 millions de salariés.

La période de forte inflation  survenue sur la période 2022-2024 a fortement creusé l'écart de compétitivité entre les fournisseurs européens et asiatiques. « La compétition ne serait pas la même si les marques émergentes asiatiques produisaient en Europe dans les mêmes conditions que les constructeurs européens », a observé Jean-Louis Pech.

Outre les barrières commerciales instaurées par l’administration Trump, les équipementiers européens pâtissent de la baisse générale de la production de voitures et du ralentissement des ventes de véhicules électriques.

La FIEV fait des propositions concrètes

La FIEV appelle à introduire un seuil minimal 75 à 80% de contenu  local dans les voitures  afin que ces dernières disposent d’un label « fabriqué en Europe ». 

L'association est également en faveur de mesures vigoureuses et urgentes au niveau européen en vue de renforcer la compétitivité de la filière, notamment dans le cadre du la transition vers l'électrique. 

Elle suggère que Bruxelles pourrait adopter une stratégie d'investissement inspirée du plan américain IRA (Inflation Reduction Act). Le programme pourrait inclure la réduction des coûts de l'énergie, des charges sociales et des taxes de production en France, ainsi que la simplification à l'accès au financement, en particulier pour les petites et moyennes entreprises.