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Automobile Eurofer Droits de douane américains

Filière automobile / UE : la crise s'éternise

Concurrence de la Chine sur le marché des véhicules électriques

Posté par : Gwenaëlle Le Louette 24.06.2025 à 17h56

L’industrie automobile européenne, laquelle consomme 17% de l’acier fabriqué localement, va poursuivre ses coupes de production cette année, selon Eurofer, l’Association européenne de l’acier. A rebours des prévisions initiales, la production devrait diminuer de 2,6 % en rythme annuel en 2025, après s’être contractée de 9,7 % en 2024.

Outre les problèmes persistants au sein des chaînes d’approvisionnement occasionnant des retards de livraisons, les perturbations liées aux conflits en cours, la faible confiance des consommateurs ainsi que la pression  exercée sur les revenus sous l’effet de l’inflation persistante et des incertitudes économiques, ont contribué à plomber l’activité.

Néanmoins, Eurofer a fait état d’une amélioration constante de la demande en voitures dans l’UE tout au long de l’année 2023 et durant une bonne partie de l’an dernier.

« En 2024, les immatriculations de voitures particulières neuves ont légèrement progressé (+0,8 %), à environ 10,6 M d’unités, soit des volumes inférieurs d’environ 2,4 M  d’unités à ceux observés en 2019, avant la pandémie, période à laquelle 13 millions d’unités avaient été produites », indique l’association européenne.

L'exception espagnole 

Si l’an dernier, l’Espagne a continué d’afficher une dynamique positive (+7,1 %), des ralentissements  ont en revanche été observés en France (-3,2 %), en Allemagne (-1 %) et en Italie (-0,5 %).

Selon Eurofer, après une brève reprise par rapport à une base de comparaison faible lors des années précédentes, la production automobile a de nouveau décliné en 2025.

Une situation essentiellement imputable à une demande durablement atone émanant des consommateurs, conjuguée à une inflation élevée, une baisse des revenus réels et aux incertitudes persistantes liées aux futures normes environnementales des voitures électriques.

« La filière est particulièrement impactée par l’instabilité des échanges commerciaux. De fait, les droits de douane instaurés par le gouvernement américain sur les importations de voitures européennes, dont l’entrée en vigueur est prévue le 9 juillet, exercent une pression supplémentaire sur l’industrie automobile européenne », observe Eurofer.

Les droits de douane américains : un défi de taille 

« Le secteur subit également une concurrence croissante de la part des constructeurs chinois de véhicules électriques. Parallèlement, les investissements des entreprises européennes dans ce segment sont freinés par le manque d’infrastructures de recharge et l’incertitude réglementaire. »

La pleine  reprise des échanges commerciaux à l’échelle internationale et le rebond de la demande extérieure,  notamment en provenance des États-Unis et de la Chine, semblent désormais peu probables. Ceci s’explique par l’escalade des tensions commerciales, en raison des droits de douane imposés par les Etats-Unis.

Aucune embellie attendue avant 2026

Un redressement de l’activité de l’industrie automobile, estimé à +1,9 %, n’est pas exclu l’an prochain,  même si les volumes de production se maintiendront bien en deçà de ceux enregistrés  en 2019.

Pour que l’industrie automobile puisse renouer avec une croissance stable, il faudra que la situation macroéconomique s’améliore, que la confiance des consommateurs se redresse et que les tensions commerciales s’atténuent, conclut Eurofer.

 

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