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Automobile Réduction des émissions de C02 Véhicules électriques chinois

Plan de soutien à l'automobile / UE : Bruxelles reporte ses annonces

Bruxelles a fixé des objectifs climatiques trop ambitieux selon la filière

Posté par : Gwenaëlle Le Louette 11.12.2025 à 17h07

Bruxelles a repoussé d’une semaine l’annonce de son plan de sauvetage à la filière automobile, initialement programmée le 10 décembre. Le projet de la Commission, visant à faciliter l’accès aux financements et  encourager l’innovation technologique, est avant tout destiné à éviter des fermetures d’usines ou des délocalisations.

Face à un défi climatique de taille, la Commission européenne prévoit, d’ici dix ans, l'interdiction des voitures thermiques et hybrides neuves. Cette mesure phare du Pacte vert européen, acté en mars 2023, est vivement critiquée par les constructeurs automobiles.

Constructeurs et équipementiers en faveur d'un assouplissement des objectifs de réduction des émissions de C02

Dans le cadre du dialogue stratégique, engagé début 2025 avec la Commission, constructeurs et équipementiers européens plaident pour un assouplissement des objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés d'ici dix ans.

Un assouplissement de ces mesures pourrait cependant compromettre les objectifs climatiques ciblés par l'UE. Les industriels jugent ces objectifs inatteignables, des investissements massifs étant nécessaires pour l'électrification du parc automobile.

Ils mettent en exergue d'autres problèmes à l’instar du niveau de la demande européenne en voitures électriques, bien inférieur aux ambitions des instances de l'UE. En outre, la fin de la vente des véhicules thermiques neufs en 2035, impliquerait une transition trop brutale, laquelle se traduirait par des suppressions massives d'emplois sur le continent.

Divergences entre la France et l’Allemagne

L'Allemagne, dont l'économie est très dépendante de la santé de ses constructeurs clés, tels que Volkswagen ou BMW, fait du forcing pour obtenir un assouplissement de cette règle, voire un report.

Berlin est soutenu par la Bulgarie, la Tchéquie, la Hongrie, l’Italie, la Pologne et la Slovaquie, des pays où l’automobile reste un pilier économique et social majeur. 

La position de la France est plus nuancée. Si le gouvernement n'est pas opposé à des ajustements, il souhaite protéger ses investissements dans les gigafactories de batteries. De fait, un  retour en arrière sur l'électrique pourrait mettre en péril ces usines récentes.  

Quant aux équipementiers, ils réclament des règles strictes afin d’éviter que l’Europe ne devienne un atelier d’assemblage de pièces chinoises.

La Chine règne sur le marché mondial de l’électrique

La requête du secteur automobile est motivée par une demande en modèles électriques moindre qu’escomptée, sur fond de rude concurrence chinoise. La Chine, portée par des marques comme BYD ou MG, inonde le marché international de véhicules électriques.

Le succès des voitures électriques chinoises en Europe est imputable à leur prix attractif, 20 à 40 % moindre que celui des voitures fabriquées localement, où les coûts de production restent élevés.

Grâce à leur forte montée en gamme, les véhicules chinois sont dotés d’un excellent rapport qualité prix. Dans ce contexte, une voiture sur trois dans le monde pourrait être chinoise d’ici 2030.

Toutefois, cette ascension spectaculaire ne s’accompagne pas d’un recul de la production thermique, les voitures à essence boudées par les Chinois étant exportées vers les marchés émergents, à l’instar de l’Amérique latine, l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie du Sud-Est ou l’Europe de l’Est.

 

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