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Plan d'urgence sur l'acier / UE : les importations bientôt abaissées de 15%

Crainte d'un déferlement d'importations à bas coût vers l'UE

Posté par : Gwenaëlle Le Louette 24.03.2025 à 18h23

Entre la flambée des coûts énergétiques, la concurrence déloyale émanant d’Asie et les défis liés à la décarbonation, la filière sidérurgique européenne est à bout de souffle. Face à cette situation critique, la Commission européenne a annoncé, le 19 mars, un plan d’urgence visant à soutenir ce secteur stratégique.

Depuis que le gouvernement américain a imposé des droits de douane de 25 % sur l’acier, les sidérurgistes de l'UE redoutent, outre une restriction de l’accès au marché américain, le déferlement d’importations à bas coût issues des pays tiers, jusqu’à présent absorbées par les Etats-Unis.

En 2018, lors du conflit commercial avec la première administration Trump, l'UE avait introduit des mesures de sauvegarde visant à restreindre les expéditions d'acier issues de l’étranger. Par le biais de cet instrument de défense commerciale, les importations excédant des quotas spécifiques attribués aux exportateurs clés sont soumises à des taxes.

Renforcement imminent des mesures de sauvegarde

« A compter du 1ᵉʳ avril prochain, nous allons durcir la clause de sauvegarde existante. Nous visons ainsi une réduction allant jusqu’à 15 % des importations », a déclaré le commissaire à l’Industrie, Stéphane Séjourné. Ces mesures arrivant à expiration le 30 juin 2026, un dispositif de remplacement « plus efficace que l’actuel » sera présenté au troisième trimestre, a précisé le commissaire européen.

Outre ces sanctions, l’exécutif européen souhaite renforcer le Mécanisme d’Ajustement Carbone aux Frontières (MACF). Ce dispositif, destiné à taxer les importations en fonction de leur empreinte carbone, concernera dès 2026 l’acier, l’aluminium, le ciment ou l’électricité. Il fera l’objet d’une révision d’ici la fin de l’année afin de l’élargir à certains produits en aval de la chaîne de production.

La Commission prévoit également d’apporter un soutien accru aux projets de décarbonation. Dans ce contexte, les États membres bénéficieront d’un assouplissement de la réglementation en matière d’aides gouvernementales. L’objectif est de faciliter les investissements dans des technologies plus propres et plus compétitives. La création d’un label bas carbone est à l’étude en vue d’encourager la demande d’acier produit en Europe et de favoriser l’utilisation d’acier recyclé.

Réactions mitigées en Espagne et en Allemagne

Les propositions soumises par Bruxelles ont suscité des réactions mitigées de la part des filières espagnole et allemande de l’acier. Si ces dernières accueillent positivement le plan d’urgence, elles font néanmoins part de leurs préoccupations quant aux outils de défense commerciale, au bond des prix de l'énergie, aux exportations de ferraille, ainsi qu’à l'efficacité du MACF.

Les experts insistent sur la rapidité de la mise en œuvre du plan pour en garantir le succès. D’après Kerstin Maria Rippel, patronne de WV Stahl, « Seulement 14 jours se sont écoulés entre la discussion avec Ursula von der Leyen et la publication du Plan d'action. Cela montre que Bruxelles a compris à quel point la situation est dramatique », a noté  Kerstin Maria Rippel.

 

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